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QU’EST CE QUE L’ AFRICAIN EN CE 21e SIÈCLE ?

Agora !
C’est ce cours que j’ai en deuxième année de sciences politiques et Relations Internationales qui m’inspire grand nombre d’articles dont celui-ci. Ce dernier ressemble plus à une série de questions qu’autres choses, mais, ce sont des questions que, d’après moi, tout africain devrait se poser.

Aujourd’hui, la majorité des Africains accusent la colonisation et l’esclavage comme étant la cause du retard de l’Afrique face au reste du monde. Ce n’est pas faux. Mais, en ressassant sans cesse le passé, ne passons-nous pas à cote du présent ? Ne manquons-nous pas des étapes importantes devant préparer notre futur ? Je ne dis pas qu’il faut laisser le passé de coté. Non. Il est primordial de garder en tête ce passé qui, que nous le voulions ou non, fais partie intégrante de notre histoire. Sans ce passé, nous ne serions pas ce que nous sommes actuellement. Néanmoins, notre histoire ne devrait pas être un frein à notre développement, mais un moyen de nous booster.
Il y a un processus d’aliénation qui a été mis en place par les esclavagistes et les colons pour changer, voire détruire nos mentalités et nos identités pour mieux nous asservir. Les effets se font encore ressentir de nos jours. On nous a appris à avoir peur de notre histoire, de nos propres connaissances, de nous.
Est-ce qu’être africain aujourd’hui se résume à avoir été colonisée, traitée en esclaves?
Personnellement, je ne pense pas que nous devrions nous définir par la colonisation et l’esclavage. Être africain signifie plus que ça. Être africain, c’est être des hommes avec une histoire et une culture. Être africain, c’est assumer notre passé, un passé antérieur à l’esclavage, à la colonisation. Je veux parler de ce que le reste du monde appelle de la « sorcellerie », de la « magie » : le « mystique ». Cette partie de notre histoire qui semble négative aux yeux du monde est essentiel à notre identité.
Sommes-nous capables de replonger dans nos traditions? Notre véridique histoire? Ne disposons-nous pas des moyens nécessaires pour accepter et assumer notre histoire ?
Il est bel et bien possible d’accepter notre histoire. Pendant le cours d’Agora, nous avons parlé d’une société en Afrique centrale datant de 1976 que l’on nomme le « Kimbilikiti ».
Dans cette société, il existe un « Mwami », c’est-à-dire un conservateur des traditions. Il n’est aucunement autorisé à révéler quoi que ce soit concernant cette société. D’après ce que j’ai compris, il faut passer par un long périple pour détenir le titre de « Mwami ». D’après les rares écrits, cette société serait protégée par un esprit portant le même nom que la société. Cette société a tant conservé sa culture et ses traditions qu’aujourd’hui, on pourrait la comparer à une secte.
Je crois que nous avons peur. Nous, Africains, sommes inconsciemment condamnés par notre histoire coloniale et esclavagiste. Nous avons cette crainte de nos propres traditions qui nous ait restée depuis l’aliénation subite par les étrangers. Nous n’osons pas.
Il faut aussi dire que nous avons grandement peur du désordre sociale. Prenons le cas du Sénégal. Ici, les Sénégalais, en général, sont prêts à tout pour maintenir la stabilité sociale ; peu importe le reste. Par exemple, lorsque nous jeunes tentons d’en apprendre plus sur nous, notre culture, nos traditions, nous faisons face à une fermeture d’esprit qui ne nous permet pas d’aller plus loin. Aussi, se décider à forcer les choses pour le savoir impliquerait de déranger, et probablement de finir marginalisé. Je pense qu’il y a deux causes possibles. En Afrique, il faut un certain statut social pour prétendre à certaines connaissances, et nous n’incarnons pas ce statut. Ou alors, nous ne posons pas les bonnes questions, nous ne cherchons pas de la bonne manière. Personnellement, lorsque j’ai essayé d’en apprendre plus sur les rites de mon ethnie, les peulhs, je n’ai reçu aucune réponse favorable. D’après eux, je ne saurais pas gérer ce savoir, je ne suis pas prête.
Le savoir de l’Afrique, notre culture, nos traditions, tout est là. Voulons-nous vraiment en prendre connaissance ? On dit que le savoir est libérateur. Cette liberté en vaut-elle la peine ? La peur de savoir est-elle le seul blocage quant à la recherche de notre identité culturelle ? Au lieu de laisser notre savoir exploité par les étrangers, c’est à nous d’expliquer ce que sont les pyramides, les obélisques, etc. C’est à nous d’expliquer ce que nous sommes. Mais pouvons-nous le faire réellement? Difficilement. Difficilement car, nous en avons pas pleinement connaissance. Cependant, aujourd’hui, nous avons tous les moyens nécessaires d’obtenir ces connaissances-là. Nous pouvons savoir si nous le voulons vraiment. Mais je ne pense pas que nous soyons prêts à assumer et accepter cela. Il est plus facile de rester à la surface.
De plus, être africain ne veut pas forcément dire être noir. Toute l’Afrique n’a pas vécu l’esclavage, la colonisation. Pourquoi donc nous limiter à cela ?
Kwamé N’Krumah disait qu’“On n’est pas africain parce qu’on est né en Afrique. On est africain parce que l’Afrique naît en nous.”
Aujourd’hui au 21eme siècle, qui sommes-nous en tant qu’Africains ?

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