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LES DÉBATS DU MONDE AFRIQUE.

Avec l’initiative de la rubrique “le Monde Afrique” du journal “Le Monde” se tint le 27 et le 28 octobre 2016 la 3e édition des débats du monde Afrique. Cette année, le pays hôte est le Sénégal, et le thème principal est l’éducation supérieure en Afrique.

J’ai personnellement pris part à ces deux jours de débats forts instructifs. Dans cet article, je vais tenter de restituer le plus fidèlement possible ce que j’ai retenu de ces deux jours et donner mon avis personnel.

Commençons par le commencement.

La journée du 27 octobre débuta bien évidemment avec une belle cérémonie d’ouverture avec le passage d’un artiste burkinabé : Alif Naaba. Il y eut ensuite quelque discours, et le premier débat débuta.

Ils parlèrent d’abord de la formation des jeunes et la manière de s’y prendre. La question principale était : « les jeunes ouest-africains peuvent-ils encore attendre quelque chose de l’université? »

Ces débats furent animé par l’historien Achille Mbembé, l’économiste et écrivain Felwine Sarr, le recteur de l’UCAD Ibrahima Thioub, le responsable du programme MOOC Afrique Dimitrios Noukakis, le fondateur du groupe ISM Amadou Diaw, et bien d’autres encore.

Après nous avoir parlés de leur parcours, ils ont tenté tant bien que mal de répondre aux problématiques qu’ont leurs posaient. Il y eut beaucoup de bonnes interventions. Il en est ressorti plusieurs choses comme quoi l’un des problèmes majeurs avec le système éducatif est que l’on n’écoute pas assez les jeunes. On ne cherche pas forcément à satisfaire leurs besoins, à prendre en compte leurs avis, leurs opinions, ni à les booster, les motiver. On se focalise trop sur le résultat, la filière, la renommée, etc. Au final, ils nous poussaient à être déterminés, à nous battre malgré les difficultés que l’on rencontre lorsqu’on étudie en Afrique de l’Ouest.

D’autres questions étaient aussi à l’ordre du jour telles que :

L’Afrique peut-elle inventer elle-même ses formations supérieures, au lieu de les importer des pays développés?

Comment répondre aux besoins des jeunes et des économies?

Pourquoi l’Afrique a tant besoin d’ingénieurs, de développeurs et d’entrepreneurs?

Qu’est-ce qu’être un entrepreneur? Quelle formation, quelles qualités, quels impacts?

Le numérique peut-il accélérer l’entreprenariat africain? Les entrepreneurs sont porteurs d’innovation, mais peuvent-ils transformer les économies et les sociétés?

Il en est ressorti que tout ce qui manquait à l’Afrique pour se développer appart l’argent, c’était les entrepreneurs.

Il y a aussi eu l’enregistrement de l’émission de RFI en live : 7 milliards de voisins, par Emmanuelle Bastide. Il a thématique de l’émission était :

Erasmus made in Africa : à quand un panafricanisme des études ?

7 milliards de voisins

Ce fut très enrichissant, notamment les différentes interventions des étudiants présents dans la salle reflétaient leurs vrais problèmes tels que les moyens pour financer leurs études et projets, le contenu du programme scolaire, la nécessité de l’écoute, les grèves, etc. évidemment, ce n’était pas que du négatif, il y eut aussi de poignants témoignages sur la beauté de Dakar, la rigueur du travail, l’implication des professeurs, etc.

La journée du 28 octobre débuta tout aussi bien avec une prestation de la célèbre artiste sénégalaise Marema Fall.

Cette deuxième journée de débats fut cependant plus courte. La problématique majeure était «Former, retenir et inspirer les talents du continent ». Les participants de ces débats furent Mamadou Fall Kane, conseiller à la présidence du Sénégal ; Fred Swaniker, le cofondateur et directeur de l’African leadership groupe ; Catherine Duggan, ancienne professeur, etc.

Les questions posées sont les suivantes :

Où veulent étudier et travailler les jeunes ouest-africains, et comment peuvent-ils contribuer à l’essor de leur pays ?

Où et à quoi sera formée la prochaine génération de leaders africains?

Comment les talents africains peuvent ils contribuer au développement de leur continent ?
Il en ressortit que les jeunes, en général, préfèrent sortir de leur pays d’origine pour étudier à l’étranger. Cela nous mena à la question du retour. Ces jeunes-là, reviennent-ils ensuite pour exercer dans leur pays ? Qu’est-ce qui pourrait les motiver à revenir ? Ils évoquèrent les facteurs économiques, sociales qui aideraient à répondre à ces questions.

L’intervention la plus marquante, selon moi, est celle de Catherine Duggan, directrice adjointe de l’African leadership University school of business. C’est avec une détermination et une motivation de fer qu’elle nous présenta son programme, nous motiva, nous boosta, et nous poussa à croire en nous.

C’est très bien de poser 10.000 questions, et d’en débattre, mais le gros problème de l’éducation en Afrique n’ont pas été soulevées. Il s’agit en effet du programme scolaire.
Pourquoi, en Afrique, doit-on apprendre l’Amérique, l’Asie, l’Europe, etc., et non notre propre continent ? Pourquoi, dans le programme scolaire, la partie qui nous concerne est placée tout en bas de l’échelle. Certains diront que non, on apprend le reste du monde parce que les guerres par ci, les modèles économiques par là, etc., mais, il ne faut pas en profiter pour nous négliger. D’autres diront que oui, on nous apprend Senghor, Aimé Césaire, etc. Ce n’est pas le cas.
On ne nous apprend pas Cheikh Anta Diop comme il se doit, on l’évoque. On ne nous apprend pas N’Krouma, on le cite. Et pourtant, ces grands hommes ont beaucoup à nous apporter. Pourquoi en Europe ou en Amérique, ils apprennent leur histoire avant celle des autres ? On pourrait croire, après toutes ces interrogations que l’Afrique est un continent sans histoire. Et pourtant, l’Afrique elle-même représente l’Histoire de l’Humanité.
Par rapport à tout ça, je n’ai qu’une chose à dire : c’est une excellente initiative. Cependant, je suis déçue de voir que cette initiative provient d’un journal étranger, et non d’un journal africain. Les débats en eux-mêmes étaient très intéressants et instructifs, mais il est triste que ce soit les étrangers qui se lèvent pour « réfléchir et régler » nos problèmes. Pourquoi c’est aux medias européens de prôner le changement en Afrique et non aux nôtres?

 

Let’s raise awareness Fellas !

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